vendredi 3 avril 2009

Message des enseignants-chercheurs et personnels administratifs de la Faculté de Droit

Nous sommes des enseignants-chercheurs et personnels administratifs de l’Université Jean Monnet, en poste à la Faculté de droit. Nous comprenons parfaitement les protestations exprimées par de nombreux étudiants et personnels dans le cadre du présent mouvement contre les réformes en cours. Nous sommes également très sensibles à la volonté exprimée par ces mêmes étudiants de défendre l’Université de Saint-Etienne, que nous avons choisie pour exercer nos activités d’enseignement, de recherche et d’administration et à laquelle nous sommes profondément attachés.
Mais, pour cette raison même, nous ne pouvons que désapprouver la forme que prend actuellement ce mouvement, à savoir le blocage des sites d’enseignement et particulièrement du site Tréfilerie. A ce stade, il nous paraît que ce blocage aboutit à transformer une légitime action de défense de l’Université en un instrument de fragilisation de notre établissement, et que d’autres modalités d’action doivent lui être substituées. En effet la continuation du blocage et la suspension prolongée des activités d’enseignement risqueraient d’entraîner l’impossibilité d’organiser les examens de fin d’année dans des conditions acceptables et donc de valider le second semestre d’enseignement. Un tel résultat serait non seulement catastrophique pour les étudiants, il compromettrait durablement l’image de notre Université et sa crédibilité, et serait de nature, à terme, à entraîner sa secondarisation, voire sa disparition pure et simple.
Sans vouloir en aucune manière faire pression sur qui que ce soit, nous souhaitons simplement, à titre personnel, faire état de notre forte préoccupation. Nous pensons que pourraient être trouvées des solutions alternatives au blocage intégral et permanent du site. Nous pourrions ainsi reprendre au plus vite les cours et les travaux dirigés, avec toutes les adaptations rendues nécessaires par la réduction de durée du semestre, pour permettre à nos étudiants de terminer l’année universitaire dans les meilleures conditions et pour pouvoir leur délivrer un diplôme qui soit incontestable.

Signataires :

Pascal ANCEL
Marie-Thérèse AVON
Christian BARBIER
Gilles BOLLENOT
Baptiste BONNET
Stéphane CAPORAL
Sandrine CORTEMBERT
Pascale DEUMIER
Béatrice ESPESSON
Joseph FONTAINE
Béatrice GAGNAIRE
Sophie METENIER
Françoise PERRET-RICHARD
Sylvie PIETRZAK
Christiane RONDY
Eliette RUBI-CAVAGNA
Marie-Renée SANTUCCI
Christian SABATTIER
Marc VERICEL
Natacha VIGNE

2 commentaires:

Thierry a dit…

Egalement personnels en poste à la Faculté de droit, et tout aussi soucieux que nos collègues de l’avenir des étudiants, nous souhaitons réaffirmer notre soutien à la mobilisation et appuyer les revendications qu’elle porte. Ces revendications sont toujours d’actualité, même si sur certains points, quelques avancées ont été obtenues et ce grâce à la mobilisation des étudiants et des personnels des universités.

En ce qui concerne le projet de décret de réforme des statuts des enseignants-chercheurs, la dernière mouture du projet montre une première prise en compte de nos revendications même si toutes les ambiguïtés liées à la modulation des services ne sont pas levées. En revanche, concernant la réforme des concours de l’enseignement, le simple report de cette masterisation et les incertitudes qui demeurent légitiment notre inquiétude et la poursuite du mouvement. Quant à la question des postes, certes un gel des suppressions a été annoncé pour 2010-2011, mais Saint-Etienne subit une suppression de postes pour 2009, alors même que la situation exige une création de postes et un véritable plan de l’emploi public dans l’enseignement. Enfin, le projet de contrat doctoral n’est toujours pas remis en cause.

Aujourd’hui, à Saint-Etienne, le débat se focalise sur l’un des moyens d’action, le blocage de certains sites, notamment Tréfilerie, au dépend des échanges sur le fond. Or, agiter le spectre de la mort de l’Université de Saint-Etienne du fait de la mobilisation et celui de la perte d’un semestre, jouer sur les angoisses légitimes des étudiants, affirmer la spécificité de certaines composantes nous semble non seulement détourner l’attention du fond du problème, mais de surcroit contribuer à l’exacerbation des tensions déjà palpables entre les étudiants.

Certes la question est maintenant de savoir quels sont les moyens les plus efficaces pour assurer la pérennité et la réussite de cette mobilisation. Mais les réponses à cette importante question ne passent pas par une dramatisation de la situation de nature à inquiéter encore plus les étudiants et à attiser les tensions. Les AG, de personnels et d’étudiants, prévues lundi 6 avril, doivent permettre de débattre collectivement et démocratiquement des moyens les plus appropriés.

Si nous sommes aujourd’hui mobilisés, c’est pour l’avenir de l’Université en général et de l’Université de Saint-Etienne. Nous avons tout autant que d’autres à cœur l’avenir des étudiants et le maintien d’une Université de qualité à Saint-Etienne.


Marianne Cottin
Daniel Imbert
Sophie Julliot
Sylvaine Laulom
Nathalie Merley
Vanessa Perrocheau
Gilles Pinson
Valérie Sala Pala
Philippe Soustelle

Thierry a dit…
Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.